Les labels, qu’y a-t-il sur l’étiquette (2/3) Tour d’horizon

A chaque label son objectif. On s’en doutera mais chaque label répond à des objectifs particuliers, qui sont ensuite traduits par des critères précis. Et bien souvent, ces objectifs traduisent ceux des institutions et des acteurs qui portent ces mêmes labels. Simplement les lister ne fait que renforcer cette impression de différence. Pourtant, en tentant de les comprendre pour ce qu’ils sont, on observe de nombreuses similitudes.

Les 4 tableaux suivants visent à recenser les différents labels (au sens juridique du terme) liés au patrimoine culturel et naturel. En effet, plutôt que différencier les sites naturels des sites culturels, l’idée a été de leur préférer la notion de paysage. C’est-à-dire penser ces deux éléments de manière « globale », « transversale » et non plus « en silo ». Car mis à part quelques points du globe (et encore) dont aucun en France (et probablement aucun en Europe), tous les espaces incorporent une dimension « nature » (y compris dans les plus grandes métropoles) et une dimension « culture », d’activité humaine.

Ce 1er tableau recense les labels français liés aux bâtiments ; s’ils sont « remarquables ». Comme on peut le noter, les trois principales missions sont bien là : protection, valorisation, sensibilisation. Point intéressant, presque surprenant, tous les labels du ministère de la culture lié aux bâtiments (sauf les monuments historiques) sont très jeunes (années 2000) ; autrement dit, pendant très longtemps, la question de valoriser autre chose / autrement n’a pas aboutie.

Ce 2e tableau s’intéresse aux labels locaux, centrés sur des villes ou des villages. Le plus souvent, ces labels s’attachent à valoriser un bâti harmonieux et historiques, qui reste le premier critère. La notion de paysage y est parfois présente mais l’idée d’inclure le patrimoine naturel n’a pas encore fait son chemin. Malgré tout, ils représentent une option intéressante pour exister sur la carte et c’est n’est pas un hasard si les collectivités se sont regroupés pour en créer des sur-mesures et se faire justice elles-mêmes.

Ce 3e tableau se concentre sur les classements et labels naturels. Car s’ils fonctionnent plus ou moins de la même manière – protection, valorisation, sensibilisation, réseau – le fait que les uns se rapportent à des sites perçus comme naturels là ou d’autres se rapportent à des sites perçus comme culturels les distingue ; y compris et avant tout dans leurs ministères de tutelle. Alors bien sûr, les conditions d’attributions ne sont pas les mêmes mais fondamentalement, les idées qui les animent ne changent pas vraiment : une zone cœur à protéger (centre-bourg, réserve biologique, …), puis diverses zones « tampons » où les restrictions sont moins importantes et les possibilités de développement plus grande. Préserver le centre pour conserver le potentiel/la ressource à exploiter en périphérie. Enfin dernier point, les labels relevant du biologique sont bien souvent plus ouverts au culturel que l’inverse … même si la très vague notion de « développement durable » est parfois inscrite dans ces derniers.
Enfin, noter (et c’est important pour la suite) que les labels « nature » sont plus anciens que leurs pendants culturels.

Enfin, ce 4e et dernier tableau touche aux labels Unesco ; dont le plus connu (mondialement et en France) est le « Patrimoine mondial ». A noter que l’Unesco touche à 5 dimensions : le patrimoine culturel, le patrimoine naturel, les coutumes et pratiques des peuples, la conservation documentaire et la biosphère. Autrement dit les réalisation humaines, leurs pratiques, leur mémoire et enfin l’environnement dans lequel ils vivent. Déclinés en différents labels.

Tous les tableaux ont été créés par Greentertainment.
Légendes :
– MCC : Ministère de la Culture et de la Communication
– MEDDE : Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de l’Energie