Existe-t-il une chronologie documentaire ?

En visite au Musée Guimet (Musée national des arts asiatiques) à Paris, certaines œuvres comme des statues et des bas-reliefs – dans les faits une grande partie des collections ; mis à part les objets du quotidien – paraissaient en quelque sorte inaccessibles. Inaccessibles car au-delà de l’esthétique, les symboles, les personnages, la fonction ou encore la scène représentés n’évoquaient rien (ou trop peu). Bouddha et quelques divinités hindouistes … Difficile alors de les apprécier plus que ça ou en tout cas à leur juste valeur.

Pour expliquer cette distance avec les œuvres, on peut tout d’abord incriminer la médiation. Bien que légèrement datée du Musée Guimet (pas transcendée par l’application), cela ne suffit pas à tout expliquer. En effet, on retrouve le modèle petits panneaux explicatifs au mur + cartels dans d’autres musées. Au Louvre par exemple, la médiation est également moyenne mais la plus grande proximité avec les espaces géographiques ou les périodes historiques traitées permet de dépasser ce manque.

La proximité. Elle peut être plus ou moins prononcée : passion, affinité, souvenirs d’école ou liée à un film, à un documentaire, un livre ou un artiste. En fonction des sensibilités de chacun. Mais sur des musées traitant de thématiques très vastes (comme l’est le musée Guimet – les arts asiatiques de l’Afghanistan en Japon en passant par l’Inde et la péninsule indochinoise) une première expérience de la matière (ne serait-ce que connaître la vie de Bouddha) aide énormément.

Ce n’est plus une découverte depuis La Distinction, la culture est un monde de codes. Et la réponse se trouve donc peut-être du côté des connaissances que l’on amène avec soi. D’où cette question : existe-t-il une chronologie documentaire ? Livres scientifiques, documentaires, musées, conférences, fictions … existe-t-il un ordre dans les différents canaux pour appréhender au mieux une thématique ? Probablement que non, même si le modèle de l’entonnoir (du plus général au plus spécifique) doit probablement jouer.

Et pour tenter de répondre plus en profondeur à cette question, une des pistes à privilégier peut-être la thématique elle-même. Plus elle est large (arts asiatiques pour le musée Guimet), plus il sera nécessaire de mobiliser des connaissances et donc d’avoir préalablement acquis ces connaissances. A l’inverse, plus elle est restreinte (un sujet plus spécifique comme la voiture), plus le médium concerné (musée, …) se suffira à lui-même.

Pour conclure, pourquoi en parler ?
La première raison est qu’un musée doit dépasser sa fonction d’exposition/conservation d’une collection. Les collections permettent de « matérialiser » une thématique, de lui donner du corps pour le visiteur. Et par extension, il serait bon de fournir des éléments connexes (bibliographie, filmographie, articles, …) pour 1. préparer la visite, 2.poursuivre la visite. Ce que fait en partie le musée Guimet pour la partie 2. à travers son site internet (bibliographie). Ainsi que mener un véritable travail de médiation  (quant à comment définir « veritable » ? Vaste question …).
La deuxième raison traduit l’idée de transversalité des médiums de diffusion. Un musée n’est qu’un canal d’accès à une thématique, dont la compréhension peut être renforcée par un film ou un livre. Surtout pour des sujets peu traités chez nous (comme l’histoire des pays d’Asie). Et c’est peut-être dans les boutiques des musées que transparaît le mieux cette transversalité des industries culturelles, car toutes sortes de produits culturels en lien avec la thématique y sont vendus (romans, ouvrages scientifiques, films, documentaires, reproductions, …).

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